Vanessa
Une renaissance par la matière
Pendant quinze ans, Vanessa a été graphiste. Aujourd’hui, elle tourne la terre. Une reconversion radicale, mais qui sonne comme un retour à l’essentiel. Chez Graphiste en terre, chaque pièce est modelée avec une intensité rare, entre ancrage, intuition, et liberté. Un art de la table sensible, vibrant, incarné.
Une renaissance par la matière
La céramique est entrée dans la vie de Vanessa comme une évidence tardive. Après des années passées à créer pour les autres, à produire à la chaîne, parfois mise à l’écart après une maternité, elle ressent le besoin de se reconnecter.
À elle-même. À son corps. À une matière vivante. « J’ai mis les mains dans la terre, et tout a changé. » confie-t-elle. Une révélation qui prend la forme d’un stage de deux jours… et d’un virage à vie.
De graphiste à céramiste
Vanessa ne renie rien de son passé. Bien au contraire. Son œil de graphiste nourrit ses formes, ses contrastes, ses lignes épurées. On retrouve dans ses collections — souvent solaires, jaune et bleu profond — cette volonté de donner à voir autant qu’à ressentir. Elle parle de ses pièces comme d’un équilibre entre esthétique contemporaine et usage du quotidien. Car Vanessa crée avant tout de l’utile : tasses, bols, saladiers… à choisir pour se faire plaisir, tous les jours.
Créer sans plan, ressentir sans mental
Son approche, à rebours de la production standardisée, s’ancre dans une pratique sensorielle. « Je ne dessine rien. Je ne fais pas de moodboard. Je crée à l’instant. » Chez elle, pas de sur-intellectualisation. Tout part du tour, de la matière, du geste. « Si la pièce monte bien dans mes mains, c’est qu’elle est juste. Sinon, je laisse tomber. » Un parti pris radical, presque spirituel, où la terre devient miroir. « Elle révèle ton état intérieur. Elle fissure si tu ne vas pas bien. »
Des bulles de reconnexion
Vanessa donne aussi des cours. Pas pour former des potiers. Mais pour offrir un espace où l’on se fout la paix. Un moment suspendu.
Une reconnexion à soi, loin du regard des autres. « Ce n’est pas de l’art-thérapie, mais on s’en rapproche. Le but n’est pas la pièce, c’est le chemin. » Chaque séance, en tête-à-tête, dure deux heures. Un luxe de lenteur. Un cadeau qu’on se fait à soi-même.
Des beurriers qui voyagent
Installée à Rennes, Vanessa est aussi revendue chez Bordier, célèbre maison de beurre breton, où elle vend ses beurriers à eau. Un objet ancien revisité, qui séduit autant par son utilité que par sa poésie.
Elle est également représentée chez Élémentaire, rue Bertrand, et à Paris via la galerie Empreintes, grâce à son appartenance aux Ateliers d’Art de France.
Être artiste, artisane, et humaine
Graphiste en terre, c’est une signature. Mais c’est surtout une manière d’être au monde. De faire avec lenteur, avec cœur, avec honnêteté. « Je ne suis pas là pour délivrer un message. Mais je sais que mes pièces en transmettent. Parce qu’elles sont pleines de ce que je suis. »
Ses marchés, ses salons, ses expos à venir… tout est pensé à l’échelle du possible, dans un équilibre fragile entre création, enfants, introspection et vie collective. Elle fait aussi partie du collectif qui a créé le premier Festival de la Céramique à Rennes, Unir Céramiques Contemporaines, lancé en mai dernier sur la place Saint-Germain. Un événement pensé comme un pont entre l’art et l’artisanat.
Suivez Vanessa sur @graphisteenterre et découvrez son univers sur www.graphisteenterre.com/boutique